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Un Tour En Pologne?


Commandatore

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  • Administrateur

Me revoilà avec une nouvelle destination!

Après les résumés du Chili, du Guatemala, de l'Ecosse, nous partons aujourd'hui en Pologne!

On est en décembre et on arrive à Krakow en fin de journée, avec une température à peine au-dessus de 0°C.

Après dîner, première petite balade au centre de Cracovie, mais ça pince tellement qu'on va vite rentrer dans notre hôtel.

Notre hôtel est légèrement en dehors du centre historique, de l'autre côté de la Vistule. On a une chambre très sympa, limite la chambre qui ressemble à un appart'.

Le lendemain matin, l'ambiance est sinistre avec un brouillard épais. Même devant la fenêtre, on sent le froid de la rue.

J'adore cette ambiance, ce style, ce décor. On pourrait voir un règlement de compte entre espions du KGB en manteau de cachemire noir sous les fenêtres que je ne serai pas surpris! ^_^

Mais avant de commencer réellement la visite, avant de me faire enguirlander par un Kbass ou avant que Curve ne me dise que j'aurai du commencer par le début, histoire de donner envie, alors je me plierai à leur règle et je commencerai par le principal : les voitures!

Voilà donc un florilège pour vous donner le niveau de ce pays où le diesel n'existe pas (si, pour les engins de chantier et les bus!) :

Allez, on prend le taxi et on va aller visiter la mine de sel de Wieliczka, non loin de Cracovie....

L'excursion est grandiose : 2.5km sur 3 niveaux de galeries et de pièces creusées à des profondeurs de -64 à -135m sous la terre !

Ça commence par la descente de 400 marches !

La partie de la mine accessible aux visiteurs ne constitue qu'une partie infime d'un labyrinthe qui comprend au total 300 kilomètres et 9 niveaux de galeries souterraines ! Un vrai délire je vous dis !

Parmi les endroits à voir, il y a la Chapelle de la Bienheureuse Kinga, sculptée en sel !

Ambiance sympa dans ce dédale, mais assez crevant, faut l'avouer!

Après encore quelques salles impressionnantes, direction la sortie, qui, heureusement, elle, se fait en ascenseur!

Demain, changement de décor, changement de délire : on ira à Auschwitz & Birkenau...

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  • Administrateur

A priori je ne crois pas, mais ça aurait pu...

Quand j'étais dans la salle de la chapelle, je me disais que ça ferait un bon lieu de tournage pour le repère d'un méchant dans James Bond...

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la pologne ! ca me rappelle des souvenirs malheureusement j'ai pas eu trop le temps de faire du tourisme malgré les 2 semaines passées la bas pour le travail .

j’étais dans le centre du pays a konin exactement , je suis aller a poznan , et voir des bisons dans le meme coin , je me souviens plus du non . la ou fabriquée la fameuse vodka !

varsovie , traversée en voiture a l'heure de pointe , ou moins 2 h dans les bouchons pour sortir de la ville , et 6h de route défoncées jusqu'a konin ! c'est quand meme dangereux de rouler dans ce pays , le nombre de camion est juste hallucinant ! c'est pour ca que les routes sont en si mauvais état !

mais sinon j'ai un super souvenir de ce pays en pleine croissance !

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  • Administrateur

Avant j'étais détaché.

Mais ça, c'était avant.

C'était avant de mettre les pieds à Auschwitz.

Autant il y a eu d'illustres militaires chez moi dans ma famille qui ont combattu les nazis sur plusieurs fronts, autant il y a eu des déportés dans ma famille et dans ma belle-famille, autant j'ai toujours eu connaissance des camps de concentration en Allemagne, autant c'est toujours resté loin pour moi. Ça n'a jamais été que des récits dans les livres, dans des lettres, et malgré les milliers de morts là-bas, je ne me suis jamais senti bien concerné. C'est la guerre, me disais-je, et la guerre c'est pas beau. On ne peut pas imaginer que des gens qui se font la guerre peuvent être "sport" et gentlemen. C'est comme ça que je voyais les camps.

Il parait que c'était horrible et au-delà de toute description. Il parait... Mais moi (par chance), je n'y étais pas. J'ai pas vu ça. J'ai pas connu la guerre, si ce n'est par de beaux reportages en Irak quand j'étais petit, où on voyait des petits chars à l'infrarouge, sauter sous le feu des missiles (ah? il y a du monde dans les chars?).

Et bien sur, je n'ai jamais eu au fond de ma gorge, le gout de la peur, le gout de la mort qui se rapproche inexorablement alors qu'on a encore plein de trucs à faire, le gout du désespoir de voir sa famille éclatée par une poignée de cons, sachant que ma femme va mourir d'un coté et que mes enfants vont être exécutés d'un autre et qu'ensuite, ça sera mon tour...

Vous allez me dire "c'est drôlement joyeux ce que tu nous racontes", "elles étaient trop fun tes vacances", mais en fait c'est pour vous introduire cette prise de conscience qui a fini par arriver dans ma petite tête au fur et à mesure que j'ai avancé dans ce camp.

Arbeit macht frei.

C'est en ces termes que commence la visite.

J'avoue, à cet instant, j'ai encore le sourire. J'ai d'autant plus le sourire que je ne pense qu'à la série Papa Schultz... :unedent:

Et puis doucement mais surement, l'angoisse monte. Le temps ne joue pas en ma faveur car le ciel est bas, gris, froid et humide. Je suis couvert mais le vent me glace les doigts. Je commence à penser à ceux qui sont venus là, avec des fringues, des fripes. Affamés, fatigués par un voyage en bétaillère.

Je commence à imaginer doucement la terreur de ces gens débarqués ici...

Les couloirs de barbelés commencent à produire leur petit effet... Même le béton parait hostile.

Les quelques panneaux vous rappellent que vos droits et vos libertés sont restés là-bas. Dehors.

Et puis on se rassure. Les bâtiments ne sont pas beaux mais ils n'ont pas l'air aussi horribles, aussi rudimentaires qu'on pouvait l'imaginer.

Et pourtant...

Et puis là, commence la réelle prise de conscience. Dans certaines salles des bâtiments visités, on découvre les photos de l'époque. On découvre les visages, les regards, les noms. La mort commence à prendre une forme plus proche de nous.

La grosse claque viendra de ce bâtiment anodin dans lequel nous entrons, presque en nous disant "j'espère qu'on va pas encore avoir le bottin de tous ceux qui sont décédés ici"... Non, ici, c'est étrange... on se sent petit, tout petit. Et terriblement chanceux. Plus qu'une baffe, c'est comme si Tyson venait de vous décocher une grosse droite:

C'est quoi ce truc??

Juste un entassement des affaires de ceux qui y sont restés...

Le zyklon B prend aussi une forme... un volume... une quantité...

Là, on reste muet et bizarrement, comme à l'Eglise, si on veut parler, on chuchote naturellement. Par simple respect.

Et puis, la gorge se serre encore un peu plus quand on arrive devant cette salle immense

On ose s'approcher. Là, celui qui n'a pas encore compris l'horreur de ce qui s'est passé ici n'a plus d'affect depuis des lustres...

Je vous passe les photos des chambres à gaz où l'on se demande si les marques sur les murs sont dues aux ongles...

On ressort un peu groggy.

On retrouve le froid, le vent, la pluie.

Mais là, le décor a pris une nouvelle apparence, bien plus morbide.

On ressort et on fait le petit kilomètre qui nous sépare de Birkenau. Si on a trouvé qu'Auschwitz était atterrant, il faut avoir à l'esprit que Birkenau a été construit pour industrialiser ce qui a été entamé à Auschwitz. Quand on dit industrialiser, il faut penser production de masse.

Telle la gueule béante d'un monstre, le camp trône en rase campagne, prêt à vous avaler, à vous digérer.

Birkenau, ça commence par une grande allée, une grande ligne droite où se trouvent des voies de chemin de fer, façon gare de triage. Mais là, la marchandise est différente...

On quitte l'allée centrale par une brèche dans les barbelés.

En marchant ici, on ne peut s’empêcher d'essayer d'imaginer quel pouvait être la solution pour s'évader...

On se rend vite compte qu'on avait autant de chances de se sauver qu'un lapin face au chasseur dans 20m².

Ici, plus de grands bâtiments avec des escaliers, des pièces, des couloirs... Là on fait dans le simple, des bâtiments en rez-de-chaussé à perte de vue.

On y entre.

Ce qui frappe ici, c'est la vétusté. Plus de lits mais des bannettes bien dures où l'on dort à plusieurs. Il faut imaginer des centaines de personnes, de tous ages là-dedans... il faut imaginer l'odeur, l'intimité pour aller chier devant tout le monde...

Ce qui fait le propre de l'homme, ici, ça disparaît. Tout rappelle le bétail. Pas d'intimité, pas de confort, pas d'hygiène. Un tas de viande encore un peu "vivante".

Certains ont une fenêtre depuis leur couche... avec vue sur les cheminées du bâtiments d'en face...

Ce bâtiment abritait les douches... C'est pour ça que les fenêtres sont grillagées.

On arrive au bout du site.

On retourne vers l'entrée.

Dans le bâtiment surplombant la voie ferrée, on se rend mieux compte de l'étendue du site

Je terminerai cet exposé par ma photo préférée car je n'arrive toujours pas à savoir ce qu'il faut voir dans cette image.

Fenêtre sur l'atrocité qui habite l'Homme ou fenêtre sur la Liberté?

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Félicitations, tes photos sont magnifiques et ton récit est prenant, on arrive sur le forum avec le sourire mais après ce topic on est un peu moins joyeux... Merci pour ces photos qui rendent bien hommage à toutes ces personnes qui on souffert ou y on laissé leurs vies...

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Un lieu que je veux aller visiter, mais pas tout de suite.

Ma moitié est d'origine polonaise (3ème génération), mon frère est marié à une polonaise originaire d'un patelin tout proche de Birkenau, et il y a eu quelques antécédents familiaux avec la guerre, certains brillants et d'autres beaucoup plus sombres. Pas facile d'en parler avec ceux qui restent, même aujourd'hui.

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la vache .... merci pour les photos , ca me fait une boule au ventre , on se rend pas compte , meme en l'ayant etudier a l'ecole , meme en ayant vu des reportages , comme tu le dit tu a du prendre une claque et meme plus que ca !

un endroit que j'aimerais aussi visité pour bien prendre l'empleur de cette horreur sans nom ! les pauvres gens qui vecu et on été tué dans ces lieux , c'est dur a imaginer a quel point c'etait l'horreur . mais je pense qu'on doit s'en rendre mieux compte sur place , et on doit en ressortir marqué je pense .....

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  • Administrateur

C'est clair que, comme je disais plus haut, celui qui ressort de là sans un poil d'affect, ne doit pas être complètement humain.

Même sans être un fervent défenseur de la cause juive ou plus globalement de celle des déportés, quand tu essaies juste quelques minutes de te transposer et de te mettre dans la peau de celui qui arrivait là-bas, que tu imagines les conditions de vie, les rumeurs, la peur, que tu imagines ta famille éclatée aux 4 coins d'un camp immense et dont tu ne connais qu'une partie, ça fait drôle...

"Serions nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau...? S'il fallait plus que des mots...". J'ai eu cette chanson en tête toute la journée. Et même si je m'étais déjà posé la question de savoir ce que j'aurais fait en 39, là, tu as des éléments concrets qui ne peuvent que te faire réfléchir.

Le pire, c'est qu'hier, en préparant ce post, je suis parti voir 2 ou 3 trucs sur google et suis tombé par hasard sur un site négationniste qui parlait entre autres de ce camp... Je me suis dit que les gars, même s'ils avaient un discours un peu crédible (c'est bien rôdé) étaient quand même bien barrés.

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