titilem Posté(e) le 19 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 Magnifique reportage, et certainement magnifique voyage. Cela fait plaisir de voir encore des paysages sauvages....
Administrateur Commandatore Posté(e) le 19 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 Puisque tout le monde est bien reposé, je vous propose de reprendre la route pour une étape pas très folichonne puisqu'on va faire environ 200 bornes au taquet pour rejoindre Arica, dernière grande ville avant la frontière du Pérou et de la Bolivie, et dans la foulée, on va monter dans la Cordillère pendant 150km (!!) pour aller coucher à Putre ([poutré]), à 3500m sur l'Altiplano. Pas d'inquiètude, Arica, on va s'y arrêter histoire de faire le plein et manger, mais au retour, on y dormira et on ira visiter la ville et ses environs... Là, on n'a pas le temps car les 150km de montagne risquent de nous bouffer une grosse partie de la journée. Très vite on a atteint Arica, et très vite déjà, la route grimpe et surplombe la baie d'Arica. De là-haut, s'élancent quelques ailes volantes. La route monte doucement au début et nous permet de voir que les Anciens ont encore taggué la roche: La vallée que l'on surplombe est verdoyante et ça tranche avec l'environnement. C'est le verger d'Arica. Tiens? Ils étaient vachement avancés les Anciens!! La route est superbe, le bitume est parfait, espérons que ça va durer... Rapidement la Vallée verdoyante est oubliée, et la sécheresse reprend ses droits On commence à distinguer notre cible : Depuis quelques kilomètres, la route a bien changé. Fini le superbe bitume et les portions de ligne droite qui permettent de doubler. La route devient plus dangereuse, plus petite et il n'y a pas que des voitures... On en profite pour papoter et négocier le passage avec les vigognes. "Ola! Ça va?", "Chaudement et toi?", "un peu crevé, mais on va à Putre, on va se boire une bière", "Ah cool amigo! Dépêche toi, le magasin ferme tôt et le soleil est déjà bas, Tu passeras le bonjour à nos cousins de Putre...", "ça roule, à plus tard ombre!" La route semble faire une pause dans sa montée endiablée... je rappelle qu'on vient de se faire 3500m de dénivelé quand même... le paysage change, l'Altiplano se dévoile La vigogne n'avait pas menti, y a sa famille qui nous attend à Putre C'est bon signe, ça veut dire qu'on est arrivés. On se trouve une petite chambre dans une arrière-cour ombragée et verdoyante. Il nous reste quelques minutes pour aller au Supermercado... les chiens sont déjà devant, c'est que ça va pas tarder à fermer! Ouf! Il reste des bières! Ce soir, on mange léger car demain, on monte encore de 1000m, voire plus si on a le temps.
Administrateur Commandatore Posté(e) le 19 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 Le soleil est déjà haut... faudrait voir à pas dormir jusqu'à midi quand même... parce qu'aujourd'hui, on va aller voir un des lacs les plus hauts du Monde, puisqu'il se trouve à plus de 4500m et qu'il est entouré de montagnes et de volcans dont le Parinacota (6350m) : c'est le lac Chungarà. Bon, c'est pas très loin.... c'est à 200km de Putre...! En fait, pour vous décrire un peu la zone, il faut se dire que ce qu'on a vu avant, les jours précédents, c'étaient des zones vachement peuplées par rapport à là où l'on se trouve! Je ne rigole pas en disant ça car ici, très rares sont les touristes qui montent jusque là (sauf quelques illuminés ou quelques fanas de rando) et le seul trafic de la grande route qui va vers le Peru ou la Bolivie, ce sont des camions à 99%, et encore, ils roulent surtout la nuit. Putre, c'est la dernière "grosse ville" dans un rayon de 200 bornes minimum (sauf à redescendre sur Arica). c'est de là que tous les touristes rayonnent, bien que la majorité des tour opérators partent d'Arica comme camp de base et y retourne le soir. Je ne vais pas vous mentir, en 3 jours à Putre, on n'a vu qu'un minibus de touristes retraités français et peut être 10 voitures et 2 camions... c'est le vide le plus complet! Les gens à Putre sont habillés de façon typique, surtout les femmes qui portent le poncho et leur bébé enturbanné. Pas de survet ici, même pour les djeun's mais des habits de coton tissé ou des bermudas et chemise ouvertes pour les plus rebelles. J'aurais aimé les photographier tellement les femmes sont belles, surtout les plus âgées, et amusantes avec leurs chapeau melon, mais ici, les gens fuient les objectifs. Après quelques tentatives où j'ai vu des femmes accélérer le pas ou entrer n'importe où pour se cacher, j'ai vite arrêté de vouloir les mettre en image. Je déteste déranger et me faire remarquer dans ce genre de trip. Déjà que nos têtes de blanc-becs ne passaient pas inaperçues (certains paraissaient hallucinés de nous voir!), il n'étaient pas question que troubler la quiétude de ce petit village. Donc pour les voir... désolé... mais faudra vous déplacer! lol Direction donc Chungarà et ses environs... c'est parti pour une journée à presque 300km de sentiers car on va quitter la grande route assez rapidement! Et quand on dit grande route, il faut maintenant oublier l'idée que l'on s'en fait. La grande route, c'est pas un ruban de bitume qui serpente, non, c'est une bande de terre damée de 6m de large, bordée de gros cailloux pour en repérer les contours... c'est dingue d'imaginer qu'ici, passe le trafic des poids lourds! Les grosses caillasses du bord de route ne servent pas uniquement à délimiter la route, mais aussi à baliser les véhicules en panne ou les accidents. On les déplace sur des centaines de mètres pour créer l'évitement. Anecdote running gag : quand on part le matin de Putre, après 10km vers le Sud (car on ne va pas prendre la route directe, mais le chemin des écoliers par la montagne), on se retrouve à un embranchement. Là, on croise un couple qui fait du stop... "Bonjour, vous allez où?" "Arica!" "ah désolé, on va au Nord... bonne chance!" Gardez ça en tête... Rapidement on sort de la route pour accéder aux pistes qui nous mènent à Chungarà. Chungarà est un hameau dont la principale curiosité, hormis sa solitude, c'est son Eglise du XIIeme siècle. Dans ce village, il est 10h30 du matin, et il n'y a pas un mouvement... même les chats semblent planqués... il y règne une atmosphère pesante et en même temps follement romantique... Pourtant là, là où la seule voiture, c'est la notre, faisant le tour de l'Eglise malheureusement fermée, une vieille femme (limite momie) tient un étale et vend des oranges et en fait du jus!!!!! Cette vieille dame toute fripée sous son poncho, tricote des pulls et des gants. Déjà, on prend 2 jus frais (à un tarif devant équivaloir à 10cts d'euros...) et on regarde ses créations. On lui achète une paire de gants en Alpaga et un petit pull en Alpaga (typique avec des dessins de lama dessus! lol) également en prévision que peut être un jour, nous aurons un enfant... Je pense que si vous allez dans la boutique la plus huppée de votre ville, vous ne trouverez jamais de gants ni un pull d'enfant aussi doux et aussi chauds que ça!! Je ne vous parle pas du tarif, parce que ça serait indécent... mais on a bien du lâcher l'équivalent de 2€!! Pour la petite histoire, Commandatorette a bien mis 5 ans avant de perdre ses gants magiques (vous n'imaginez pas la déception!) et notre fille surkiffe son pull à Lamas et il fera bientôt le bonheur de sa petite sœur!! Allez, on y retourne parce qu'on a de la route! Ciao la vieille, porte-toi bien ! Alors que jusqu'ici c'est la poussière et la caillasse qui prédominent, la route serpente maintenant dans des zones humides où les vicuñas se promènent paisiblement... Et là, après des heures de route, au détour d'un virage, le Chungarà se dévoile au pied du Parinacota : Le ciel est bas et l'atmosphère est étrange... pour les fans de Grangé et des atmosphères mi-glauques mi-splendides, vous allez être servis! On se sent petit ici, face à l'immensité des espaces, un peu comme dans le désert d'Atacama finalement. Cette atmosphère est d'autant plus étrange que l'on voit des traces de civilisation alors qu'on est à des années-lumières de la ville. Le ciel se dégage et laisse alors transparaître un lac vert émeraude signe que la vie aquatique y est riche... Terre de contrastes... Le soleil sorti, toute la faune apparaît de nulle part. Gerboises, poules d'eau, flamands, vigognes, oiseaux de tous poils, la surface de l'eau frétille en tous points... Les piles de l'appareil me lâchent et les photos s’arrêteront ici. Nous passerons une grosse paire d'heures à pique-niquer sur les bords du lac, à tenter d'approcher les bêtes, à se promener et à observer cet oasis de vie... souvenirs mélancoliques... Après Atacama, c'est la seconde fois de ma vie que je me sens seul au Monde, que je réfléchis et m'étonne du contraste avec l'activité humaine sur la surface du Globe... J'en viens à souhaiter que l'on ne trouve jamais rien ici qui ne vaille la peine d'être exploité... Ce genre d’expérience je crois, fais grandir. Milieu d'après-midi, le temps se couvre à nouveau, il va être le temps de rentrer... et de se retaper la bourre sur les pistes poussiéreuses...! Ça aussi c'est bon et c'est unique comme expérience! Passage au village de Chungarà, la vieille est rentrée... Quelques heures plus tard, nous voilà revenus à l'embranchement, à 10km au sud de Putre... Là, il est 18h bien tapées, le soleil est bas et au même endroit, n'ayant presque pas bougé... nous retrouvons notre couple qui faisait du stop! "Salut! Vous voulez qu'on vous avance jusqu'à Putre?" "non, c'est gentil, laissez..." "heu... mais la nuit va tomber, Putre est à 10 bornes et si vous n'y allez pas maintenant, vous allez devoir marcher de nuit et c'est dangereux..." "vous croyez?" "oui!! prenez une piaule à Putre, demain il fera jour!" On prend ce couple d'illuminés qui pue la sueur à n'avoir rien branlé de la journée... je sais pas de quand date leur dernière rencontre avec un filet d'eau... Ce sont des belges, ça fait 10 mois qu'ils sont partis de chez eux et qu'ils font le tour de l'Amérique du Sud en stop! C'est qu'il y en a du taré quand même! En 10 mois ils ont fait l'Argentine, la Bolivie et le Pérou... En attendant, on les lâche à l'entrée de Putre et j'ouvre bien grand les fenêtres avant que Commandatorette ne sombre dans un coma profond! Bon, il est 18h30... alors on fait quoi? Bah oui, évidemment on va au Pub de Putre prendre une bonne mousse!!!!!! Demain, on ira dans le Salar de Surire, histoire de s'isoler encore un peu...
Administrateur Commandatore Posté(e) le 19 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 C'est fou ce pays. A part les grandes villes, on a l'impression que le reste est vide, complètement vide.... Le village fantôme m'a donné des fourmis dans le déclencheur.... Pour le reste, RAS. C'est un itinéraire qui donne envie, même si on devine que c'est extrêmement aride C'est plutôt bien résumé. En fait, c'est le Centre du pays qui est le plus dense. Le Nord s'est développé ponctuellement par des activités économiques d'échange ou de pêche ou d'extraction de minerai. Mais tu as raison, c'est tellement aride qu'il faut combattre la nature pour arriver à créer des cités, le problème majeur étant l'eau bien entendu. Le sud, on le verra plus tard, c'est désert aussi, mais dans un autre style, dans le style Toundra... Il est clair que ce voyage m'a ouvert les yeux sur la nécessité d’être équipé en APN, en batterie et en carte mémoire! J'ai du racheter une carte à Arica car j'avais tellement mitraillé que la carte était pleine. Je n'aurais jamais imaginé remplir une carte mémoire avant ça! lol
Administrateur Commandatore Posté(e) le 19 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 Dernière étape dans l'Altiplano, dernière escapade à l'extrême du Sud du Parc National Lauca, dernier passage dans la réserve Las Vicuñas pour aller à quelques 4300m d'altitude et 150km de Putre voir le Salar de Surire. Alors le Salar c'est moins loin de Chungarà me direz-vous, donc c'est cool... sauf que là, c'est 20km de route et le reste de piste! A la sortie de Putre, on croise nos belges qui ont finalement opté pour le bus pour Arica! On passe au mercado acheter de quoi manger à midi, et on file! On sort alors de la route et on se met en mode Didier Auriol et on y va ! Si vous n'avez jamais roulé sur une piste, je vous explique : devant on voit plus pas mal à 100m voire plus parfois, et derrière, vous soulevez un tel nuage de poussiere que le payasage disparait pendant 30sec! C'est jouissif de rouler à 90-100-110 parfois, d'avoir un ruban de piste rien qu'à soi et de négocier chaque virage en glisse à ces vitesses là...! Visuellement, un piéton aurait l'impression qu'on déconne, mais en fait pas du tout! Déjà il faut tenir le rythme sur plus de 100km... ça c'est déjà, c'est pas donné à tous les kékés de parking, mais il faut aussi ménager la mécanique car une casse en plein désert pourrait s'avérer désastreuse en terme de sécurité... on pourrait bien nous retrouver morts desséchés dans 3 semaines sur le bord de la route... et puis évidemment, il faut faire gaffe aux caillasses qui volent et faire gaffe aux pneus... J'avais vérifié le gonflage avant d'ailleurs, en même temps que j'ai voulu faire le plein. Voulu car la station était vide!! Il va falloir être économe car la prochaine station est à 100km d'ici en direction d'Arica! La route ressemble un peu à celle d'hier mais serpente plus encore à flanc de ravin... On retrouve le bas marécageux d'hier Puis on s'enfonce dans la partie désertique Après 2 heures de rallye, on découvre le diamant dans son écrin. L'impression est magique car le salar a des reflets roses vert bleus et possède une telle réverbération qu'il semble être éclairé : On se pose. Il va être l'heure de manger... D'ailleurs les vigognes sont déjà table! Le salar, malgré son taux de sel abrite une richesse d'animaux et notamment de crevettes qui rendent les flamants roses... Petite balade sur le salar Le temps change et notre périple n'est pas terminé car on va aller voir un volcan encore en éveil... il est temps de repartir: On traverse 2 hameaux encore plus déserts qu'hier... Et bientôt... Le retour au même rythme effréné va manquer de tourner au drame puisque, malgré la vitesse importante et la concentration sur chaque virage tous les 50m, je m'endors pendant une demi-seconde... Commandatorette dort depuis longtemps... je me réveille après avoir fait un tout droit sur un gauche à 90°, j'ai dépassé la route depuis 5m et je viens de piler alors même que la Yaris s'élançait sur une butte... on aurait voulu mettre un tremplin ici que l'on aurait pas pu mieux faire!! Donc pause clope impérative pendant 10min avant de reprendre le cours de la spéciale... Le soleil va se coucher dans peu de temps, on n'a vu personne depuis ce matin, mais ce hameau semble encore plus vide... Pour l'anecdote instructive, à 60km de la grande route, je m'arrête au niveau d'un Pick-up garé le long de la route. Un jeune homme costaud, genre beau gosse à tee shirt moulant est sous sa voiture, sous les yeux de sa belle (bien bonnasse!) en robe flottante blanche qui semble essayer de l'aider.... Ce sont des suisses qui ont crevé là alors qu'ils avaient tenté une excursion hors de la grande route. Ça fait 4h (!!) qu'ils sont là à essayer de descendre leur roue de secours! Sauf que le système de crémaillère permettant de libérer la roue est baisé et qu'ils n'ont vu personne passer ici... et bien entendu, le téléphone ne passe pas... Ça fait réfléchir hein? Je lui dit que s'il reste là, il va pouvoir conter fleurette à sa douce pendant des jours et des jours... façon Titanic et finir de mourir en lui tenant la main... donc je lui conseille (ce que j'aurai fait depuis très longtemps) de s’asseoir sur sa caution et rouler avec le pneu crevé. Rien à battre, non? Non! Il ne veut pas abîmer sa belle auto! On n'a pas le même sens des priorités mais bon... Je leur demande alors de monter dans notre voiture et qu'à Putre il y a un garage avec qui ils pourront papoter... Quand ils ont vu la distance qui les séparait de Putre, ils nous ont remercié chaleureusement!!!! Donc, là, leçon pour ceux qui voudraient partir en escapade non accompagnés... il y a des choses à bien vérifier avant de partir et des précautions à prendre... On finit la journée fourbus dans notre jardin de cactus, une Austral à la main. Demain, on redescend au bord de la mer à Arica. Il va falloir descendre à vitesse réduite car je suis presque sur la réserve!!! Ça devient chaud car je ne suis pas intimement convaincu qu'on ralliera la pompe!
Sylkill Posté(e) le 19 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 C'est chouette à voir tout ça Le coup de la piste j'ai fait dans le sahara, mais avec 3 voitures de copains. Tout ça à 180 sur la tôle ondulée pour que ça soit supportable à l'intérieur. A plus de 50km et à moins de 120 on explose la voiture à cause des vibrations. Seule solution : passer en mode super-spéciale, comme tu as fait. Ca a quand même fini avec 2 crevaisons, et je roulais avec les roues de secours des copains. Heureusement que les voitures étaient de la même marque (!)
Administrateur Commandatore Posté(e) le 19 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 19 Juillet 2013 MDR Cava, tu vas trop vite...
Administrateur Commandatore Posté(e) le 20 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 20 Juillet 2013 Aujourd'hui, on se lève de bonne heure pour redescendre sur Arica. Non seulement parce que faire la route de bonne heure est quand même la meilleure chose pour ne pas mourir de chaud, mais aussi parce qu'on a comme programme de visiter Arica et ses environs. C'est bête à dire, mais la descente est bien plus rapide que la montée... on met presque 30min de moins que pour venir! Et pourtant, depuis 140km, je suis en mode éco, je ne monte pas dans les tours et j'économise chaque goutte du précieux liquide qui est dans le réservoir... Et, pour répondre à Cava, on approche d'Arica et on voit une station service dans les faubourgs, juste après avoir passé les vergers de la ville. On fait le plein et selon mes calculs, il devait rester 2 ou 3L dans le réservoir...! Arica est une ville animée et cosmopolite. Cosmopolite car elle a changé de nationalité au fil de l'histoire. Fondée par les Espagnols, elle est ensuite devenue péruvienne, puis en 1880 elle est annexée par le Chili. Arica est un carrefour économique important puisque de là, on peut rejoindre Tacna au Pérou et La Paz en Bolivie. La ville est balayée par le vent mais il y règne un climat doux et agréable. Ça change des amplitudes thermiques que l'on a connu à Putre! Avant de rentrer dans la ville, on va tout de suite aller visiter un drôle de site en périphérie de la ville : Las Cuevas de Anzota. On accède à Las Cuevas en longeant la côte, dès que la route s’arrête. La côte est abrupte, cassante. Ce site est vierge est livré aux animaux de la côte. Vierge oui, mais pas vierge de toute exploitation... Au détour d'un lacet du sentier, on découvre une roche blanche, très blanche... On passe dans des grottes et des arches creusées dans la roche Sous la surveillance des habitants qui guettent le moindre faux pas... Vous voyez cette crème qui semble dégouliner de la roche? C'est pas de la crème anglaise croyez moi... C'est du guano! Voilà donc ce qui colore la roche! Voilà donc ce que viennent chercher les hommes au péril de leur vie... Vous voyez les cordes sur la paroi? C'est par ces cordes ridicules que les hommes montent à mains nues, munis d'un petit sac et d'un couteau pour récupérer le précieux guano qui servira d'engrais. Certains le paient de leur vie. Allez, restez pas plantés là, on nous observe... Ces parois sont une manne financière pour le petit peuple depuis des centaines d'années. Allez, avant qu'on en se fasse béqueter par les vautours, allons boire une mousse! Le soir, dîner en bord de mer, histoire de voir si les crustacés et la mayo ont le même gout qu'en Bretagne! Deuxième jour à Arica : aujourd'hui, nous partons voir el Museo arqueologico San Miguel de Azapa. Situé à une dizaine de kilomètre de la ville, dans la vallée d'Azapa, c'est le "the" musée à ne pas louper (et pourtant je ne suis pas très musées!) parce qu'il retrace la vie des Chinchorros (-6000 av.JC) et qu'il renferme les momies les plus vieilles au Monde (il est là Rascar Capac!), puis il expose les cultures successives jusqu'aux Incas. Sans rire, je pense qu'Hergé a puisé, à l'époque, son inspiration ici car entre le guano et la momie en tailleur, le grand port et la proximité de la montagne, il y a d'étranges similitudes avec le Temple du Soleil. En revenant, on passe par El Moro, petite colline surplombant la ville. Une salade d'avocados plus tard, on retourne se promener sur le front de mer. Je vous ai dit que des avocats j'en mangerai tous les jours si je pouvais? Là, au Chili, je suis servi! Les meilleurs avocats viennent de là. Pas d’Israël avec leur peau fine comme mes c..., pas d'Afrique, fibreux et avec une sale tronche, non! Du Chili je vous dit! Allez au marché et comparez, vous verrez! Bref, là, j'en mange à toutes les sauces, d'ailleurs, ça tombe bien, ils en mettent partout, ça remplace le ketchup et la mayo! Ça agrémente bien les hamburgers d'ailleurs... bref, j’arrête de parler de ça, ça me donne faim! Sur le front de mer, on ira voir la Cathédrale San Marco Elle ne fait pas très "locale" me direz-vous... et vous n'aurez pas tort car elle a été fabriquée.......... à Paris!! C'est un certain Gustave Eiffel (vous connaissez?) qui l'a conçue, puis elle a été démontée pièces par pièces et convoyée par bateau jusqu'à Arica. Gustave ne s'est pas arrêté là puisqu'on lui a commandé aussi l'ancien poste de douane Juste à coté, trône une vieille loco à vapeur, symbole de l'époque où la ligne La Paz - Arica a été ouverte, donnant à la Bolivie, un regard sur la mer. Voilà, la journée va s'achever paisiblement avec un peu de shopping, de la balade, de la bière, de l'avocat et des crevettes... C'en est fini pour le Nord, demain on prend l'avion dnas la banlieur d'Arica et on va voler ver Santiago du Chili. On y restera quelques jours avant de descendre en Patagonie... Buenas noches !
Administrateur Commandatore Posté(e) le 21 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 Puisque tout le monde hurle pour que je continue... alors je continue...! Je continue, mais un peu. On va se faire Arica - Santiago vu d'en haut...
cavalera Posté(e) le 21 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 Super reportage, vivement le sud !
kbass Posté(e) le 21 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 J'adore! Je connais mieux ce pays maintenant et j'aime beaucoup le Chili surtout pour ses vins
Administrateur Commandatore Posté(e) le 21 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 Santiago est une mégalopole qui regroupe environ un tiers de la population totale du Chili... Pas la peine d'y passer 8 jours, mais pour autant, il y a de très jolis quartiers et de beaux musées à visiter. Aussi grosse soit-elle, je ne me suis jamais senti oppressé à Santiago car les rues sont larges (je ne parle pas des 2 fois 4 fois qui passent en ville!) et aérées. Commençons par la Moneda, aujourd'hui, siège de la Présidence chilienne Le quartier est assez agréable et brille par ses contrastes. Quartier d'affaires essentiellement. Allons nous mettre au frais dans la Iglesia Catedral Puis, comme à l'habitude, j'aime toujours aller sentir l'ambiance des marchés. Comme il fait super chaud, ça nous permettra de chercher un peu de frais. Passons donc au Mercado Central : Empruntons une des grandes artères pour aller prendre un funiculaire Puis sur les quais du Rio Mapocho (c'est pas la partie la plus belle) Pour rejoindre par la suite el Cerro Santa Lucia et son point de vue sur toute la métropole... On y accède par là : à suivre....
gwadazindien Posté(e) le 21 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 Très belle ville, en tout cas, ça à l'air propre !?
Administrateur Commandatore Posté(e) le 21 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 Effectivement, le pays globalement est propre.
Administrateur Commandatore Posté(e) le 21 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 Prenons le téléphérique pour monter en haut de Sta Lucia : On découvre alors l'étendue de la cité : Protégée par la Sainte Mère : A Santiago, ils adorent les français. Pour eux la France est symbole de culture et de raffinement. Nombreux sont ceux qui connaissent Paris pour y avoir fait leurs études. Moi, parfois, je me croyais à Paris, surtout en voyant ça Allez, un dernier coup d’œil au gars qui gère seul le téléphérique, on redescend... ...Et on file à Estacion Mapocho, lieu culturel incontournable installé dans l'ancienne Gare Centrale. Pour finir avec Santiago, on grimpera sur el Cerro San Cristobal Pour profiter pleinement de la ville et de ses différents quartiers, il faut compter 3 ou 4 jours. Nous, on l'a fait en plusieurs étapes, à chaque passage dans la capitale, au retour du Nord et du Sud. Prenons maintenant un bus pour faire un tour à Valparaiso...
Administrateur Commandatore Posté(e) le 21 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 21 Juillet 2013 A plus de 110km de Santiago, en direction de la cote, se trouve Valparaiso. On pourrait dire que c'est le port de Santiago. D'ailleurs, la ville est très étrange car c'est une bande de terre plate au niveau de l'eau, une bande de 1 ou 2km à vue de nez, et tout le reste, ce sont des collines sur lesquelles poussent d'improbables superbes villas. Improbables car quand on voit le bas de la ville, on n'a qu'une envie : repartir!! Imaginez le port du Havre et ses grues portuaires, ces docks où s'empilent des milliers de containers multicolores, et tout autour, des immeubles où se mélangent un style haussmannien, flamand et le doux style des immeubles d'après guerre... Perso, moi qui aime l'architecture, je dirai que c'est un "grand n'importe quoi". Même la place de la Mairie semble ne pas être terminée tellement elle est pleine de vide, tellement on ne sait pas si elle est piétonne ou réservée aux voitures... Bref, pas la peine de s'attarder par ici sauf à traverser ça en bus, histoire de ne pas mourir idiot et de ne pas avoir le voyage pour rien. L'avis n'engage que moi. On ne s'attarde pas et on file tout droit à notre appart' que nous louons pour la nuit. L'appart est marrant car il est dans l'appart' de nos hôtes. On possède une petite porte indépendante pour entrer sortir. On est accueillis par le père de famille. J'ai l'impression qu'on arrive comme pour un stage de langue en immersion.... sauf que là, on n'a pas les bases de la langue! Si... si señor... gracias... Voyant que notre vocabulaire et notre niveau de compréhension de l'espagnol est aussi important que la diversité des espèces florales dans le désert d'Atacama, la fille d'el padre, 15 ans, vient à notre rescousse... in english please! On retrouve le sourire et on commence à se comprendre!! On les fait bien marrer en tout cas! C'est déjà ça! Oh Paris!!?? I love mucho Paris!!! Gustave Eiffel... Oh Paris...! Le père frise la syncope de joie! On le laisse à ses souvenirs du Moulin Rouge et on demande à la petite ce qu'il y a de mieux à voir ici... Là, ça a été simple, elle a pris notre carte de la ville, elle l'a mise sur la table et elle a dit : Here... (le bas de la ville, le port) u can see, but it's.... elle bouge sa main et fait la moue de "bof bof" Jusque là, je suis d'accord. Ensuite elle nous montre une grande zone de collines : here... must be saw... GREAT! et elle lève le pouce... Et là, son regard se fronce, et la petite de 15 en parait alors 25 tellement elle a l'air sérieuse et grave... elle nous montre un quartier : "don't cross, never!!!!! Prohibido! gangs!" On savait qu'il y avait des pick-pockets à Valpa, mais là, elle nous fait comprendre que mieux vaut pas faire trainer nos petits culs de blancs par là bas, sous peine de ne pas revenir... Ok, compte sur nous Maria, on n'ira pas s'aventurer... Allez, on commence la balade à pied... Là on redescend car on jouxte la zone où l'on nous a interdit de passer... d'ailleurs, 2 petits gars tiennent à ce que je les prenne en photo... d'habitude j'aurais dit "non non, va jouer"... mais là, de peur qu'il en sorte 30 d'un coup, je m’exécute! lol Plus sérieusement, à aucun moment on ne s'est sentis en danger, mais pour autant on était attentifs. C'est un peu comme si je vous demandais d'aller visiter la Basilique de St Denis et que vous vous égariez dans les ruelles mal famées... vous auriez des chances de repartir allégés... ou pas. Là c'est idem. Donc l'appareil photo n'est pas au poing, le fric est dispatché dans les poches, le passeport idem... et dans le sac à dos, il n'y a rien d’intéressant. Mais l'atmosphère des collines est si romantique que l'on se laisse envoûter rapidement. On comprend alors pourquoi Pablo Neruda venait ici écrire ses œuvres... Avant de revenir au port, on fait un crochet et on remonte Ici, après le bus en bas, le transport en commun c'est l'ascensores! Il y en a tous les 30m! On grimpe encore La vue est étrange, mais les ruelles sont superbes Il est temps de redescendre pour aller visiter le centre ville, le marché et l'église principale Le soleil se couche, pause sur une des places principales de la ville. Comme toutes les villes d'Amérique du Sud, les places possèdent un grand parc au centre, toujours ombragé, point de ralliement de toutes les couches sociales. Très agréable. Et la Police veille.... on se croit parfois en Palombie avec Spirou... On rentre se doucher et se changer avant de repartir dîner en ville. Par les fenêtres de notre chambre, on guette l'averse salvatrice... Demain matin, grasse mat', on n'est pas pressés. On prendra un bus pour revenir à Santiago. Plus précisément en "banlieue" de Santiago si l'on peut dire si l'on se réfère au centre ville et qu'on a des repères de Français... mais même à 20km de la Moneda, on est toujours à Santiago! Demain donc, on rentre pour aller chercher un car direction Punta Arenas dans une des immenses gares routières de la ville. Il est temps de revoir l'organisation des sacs à dos et faire remonter du fond du sac, les bonnets, les pulls, les jeans, car on file en Patagonie!
Sylkill Posté(e) le 22 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 Superbe partie de voyage là aussi. Valparaiso me faisait rêver, maintenant plus du tout. Merci d'avoir dégonflé le mythe. Ca m'évitera de chercher à y aller à tout prix. Je suis impatient de voir la suite vers le sud...
Administrateur Commandatore Posté(e) le 22 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 Bah, comment te dire...? Si tu lis les guides, le Routard par exemple puisque c'est celui qu'on avait, ils adorent! Si tu lis d'autres avis, généralement, ils sont unanimes pour dire que c'est superbe. Moi je pense qu'il faut y venir passer une journée, en partant de bonne heure et en rentrant tard. Mais je pense qu'une grosse journée ensoleillée, c'est suffisant. J'ai peut-être été dur dans mes propos parce que le bas de la ville ne m'a pas paru plus intéressant qu'autre chose, mais il faut avouer que les balades, la flânerie sans rien chercher d'autre que le coup d'oeil, ou la belle villa, ou le cliché latino de l'étale improvisé, le joli patchwork des couleurs des maisons, c'est quand même agréable. C'est pour ça que je pense qu'il FAUT y aller, il FAUT faire ce petit détour de rien du tout car ça en vaut le coup d'oeil. Mais je le répète, le temps à y passer ne devrait pas être plus grand qu'une journée. Nous, on a fait 24h et une nuit et par rapport au reste, par rapport aux 3 semaines de vacances, ça parait être une bonne durée. Ca serait quand même dommage de passer à côté. Un peu comme si tu venais à Paris et faisait l'impasse sur Montmartre....
Administrateur Commandatore Posté(e) le 22 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 J'ai oublié de dire que nous n'avons pas fait Viñas del Mare, mais aux dires d'une fraçaise croisée plus loin lors de notre périple, ça valait le détour. Je vous livre l'info telle quel si jamais un jour vous préparez votre chilean road book. Allez, on y retourne, parce qu'on en a un qui trépigne d'impatience d'aller se geler le bout des doigts près des glaciers... Sylkill, t'es prêt? Parce que là, on va faire quelque chose que je ne conseille pas.... lol Je ne le conseille pas, parce que, dans mon cas, moi qui ne tient pas en place plus d'une heure d'affilé, ce qu'on a fait a été une épreuve pour moi : on a pris le car pour descendre à Punta Arenas! D'un autre coté, rien que pour voir une gare routière chilienne, rien que pour voir ce délire de monter dans un car couchette climatisé avec toutes les strates de la population, faut l'avoir fait au moins une fois! Alors, j'ai pas de photo, mais une gare routière à Santiago, faut s'imaginer une gare SNCF parisienne. Prenons Montparnasse, ou London Pancras, par exemple. Vous voyez? Alors vous doublez la surface d'échange dans votre petite tête d'européen, vous y ajoutez les odeurs, les boutiques, la frénésie de la population qui grouille, court, crie, la moiteur du climat, vous ajoutez des panneaux d'affichage type aéroport des années 60 avec des listes de destinations en veux-tu en voilà et vous avez une idée approximative d'une salle d'échange. Nous voilà donc à Alameda et devant, nous, il y a une aire de stationnement immense et les mouvements de cars sont incessants. On va partir pour une grosse douzaine d'heure de car destination l'extrême Sud. On fera l'impasse sur l'ile de Chiloe à mi-chemin, à Puerto Monte, pour filer directement tout en bas, non loin d'Ushuaïa... ça, ça vous parle plus, hein? Je ne m'attarderai pas sur le trajet, mais j'ai réussi à tenir... ça a été très dur pour moi, mais c'est passé... On arrive à Punta Arenas de très bonne heure le matin, fatigués, sales de la nuit, comme celui qui a dormi dans ses fringues. Envie de fumer, envie d'un café... envie de se poser!! On se pose à la terrasse d'un café sans prétention... La 1ère impression de Punta Arenas est bizarre... mais amusante. On a rapidement la sensation d'être au bout du Monde. D'ailleurs on y est un peu quand même puisqu'on est dans le détroit de Magellan! Pour des yeux d'européen, si les paysages de collines verdoyantes pour arriver à destination paraissent moins exotiques que n'ont pu l'être les salars du Nord, la ville ne ressemble à rien que je n'ai jamais vu avant. Des rues droites sur des kilomètres, presque toutes sans fantaisie, perpendiculaires les unes aux autres, un peu partout des petits arbres nains de 2m50 maxi, on dirait des bonsaïs centenaires, des pâtés de maison assez petits, des maisons basses et pas forcément très belles, de la tole ondulée sur les toits, des couleurs improbables. Tout ça fait un peu vieillo, mais l'ensemble possède un charme particulier, nouveau. Avant de partir, j'avais vu un reportage sur Thalassa je crois, sur un village au Pôle Nord... finalement, ça y ressemblait, la neige en moins. On est un peu en périphérie du centre ville et on va prendre possession de notre chambre un peu plus à l'écart, à 15min à pied du centre ville. Les maisons sont donc modestes, les jardins sans prétention... c'est pas beau en soi, je le redis, mais je me laisse rapidement gagner par cette drôle d'atmosphère... On pose nos affaires, une douche et on repart visiter la ville. En Patagonie, vous le savez, Florent Pagny y est venu s'établir, mais j'ai retrouvé aussi un de ses collègues! Les boutiques de Punta Arenas ont quelque chose de décalé... Les voitures aussi... La journée va se passer en flânerie en ville, sans d'autre but que de se reposer. On visitera un musée de la Marine plutôt sympa à voir. La ville ne possède pas réellement de centre d’intérêt faramineux, mais cette ambiance particulière est à venir humer. Les enfants en costume sortant de l'école, le square central, le port, les maisons, les rues commerçantes. Sans prétention, on sent que la vie y est rude et sans fioritures... On est loin de la station balnéaire, loin de Valparaiso... Ici, les températures ne dépassent jamais les 15°, et à l'époque où on y est, le soleil brille, mais le temps est frais et sec. La nuit tombera tôt et nous nous retrouverons vite à aller dîner dans un resto très agréable (comme beaucoup!) de la ville. Si la ville est austère, les restos sont un havre de paix, chaleureux et accueillants, et on y mange comme des princes. Bière brune bien fraîche, plats de viandes rouges, blanches, de poissons bien servis, des légumes comme chez nous, des plats en sauce... j'aime autant vous dire que c'est simple, mais d'une qualité rarement atteinte en France! Et là, pour une quinzaine d'euros, vous mangerez à 2 comme des papes! On se couche de bonne heure parce que demain on se lève pour aller à l'assaut du Parc National Torres del Paine via Puerto Natales qui sera notre point de base. On prend un car pour rallier Puerto Natales. Comptez 3h de trajet. Ravitaillement à Puerto Natales. C'est une ville moins guindée que Punta Arenas, moins grande aussi, mais pas désagréable. C'est un point de départ de beaucoup de randonneurs. Comptez encore 2h de car pour rejoindre l'entrée du Parc. L'objectif est d'aller voir les Torres après une après midi de marche, une nuit en montagne et encore plusieurs heures de marches demain. Début de l’ascension: Là, le vent souffle fort et vous saoûle, le froid pique mais le paysage est superbe!! je commence à prendre conscience que la rando ne va pas être aussi simple qu'on l'aurait espéré... Bien qu'équipés de K-way, casquette, lunettes, polaires, chaussures de marche, je me rends compte qu'on est moins préparés que certains. Je me rends compte aussi qu'on est les seuls à être 2... Tant mieux, me direz-vous puisque j'aime pas me mélanger, mais sans guide, il faut trouver son chemin et éviter les nombreux pièges que ce terrain accidenté comporte... On croise de nombreuses personnes qui abandonnent sur chute ou cheville explosée... Le soleil semble revenir en fin de journée. La faim commence à nous tirailler, le refuge est en vue... Pas de chance, il est complet!! Ce soir, on va dormir sous la tente, faire un feu et dormir dans le froid qui commence à devenir intense... on est entre 0 et 5° en ce moment... Le cadre est quand même agréable, j'avoue... mais l'inconfort va être grand...! Réveil avec le soleil et le bruit des bêtes qui viennent renifler autour de notre tente et des piafs qui chantent de partout... Commandatorette dort encore sous sa couverture de survie... Expérience inoubliable... dehors, l'herbe est encore givrée là où le soleil n'a pas encore donné... Petit dej improvisé... La douche? bah on verra ce soir peut-être... lol On reprend la marche... Comme vous le voyez, le soleil n'est pas resté longtemps... le vent est revenu, la température a déjà baissé... le trajet parait interminable... la fatigue, la lassitude et l'énervement me gagnent... Je manque de me vautrer sérieusement toutes les 30min... Commandatorette ne dit rien mais n'en pense pas moins... La moutarde me monte au nez et... à notre grande déception commune, il faut se rendre à l'évidence qu'on n'est pas prêts à aller au bout... Il reste encore des heures de marche, malgré qu'on ait fait les 2/3, mais la fin est plus dure encore... On prend donc la décision d'arrêter là et de rentrer faire autre chose... tant pis pour les Torres, on achètera une belle carte postale! Sans un mot, on redescend en se convainquant qu'il vaut mieux économiser nos pieds pour la fin du séjour et ne pas tenter l'accident... On attend le car au bord du lac... Atmosphère lourde et pesante... Impression de renoncement que l'on a du mal à digérer. Le décor est superbe, mais il s'est refusé à 2 petits touristes non méritants. Le trajet du retour, j'en profite pour absorber le maximum d'images. Le paysage est plutôt vert, mais très changeant. On alterne les zones d'élevage assez classiques pour nos yeux d'européens et les étendues à perte de vue où la roche est tortueuse... La mer approche, la ville aussi... synonyme de sécurité, chaleur, douche et bon resto! On laisse nos gros sacs à dos dans une consigne de Puerto Natales, et on flâne un peu pour se remonter le moral. On en oublierait presque de jouir du fait qu'on a la chance et l'exclusivité d'être aux portes de l’Antarctique, en terre de Feu... on est à 60km du bout du Monde! On va aller manger une bonne pièce de viande et une bonne bière, ça va nous remonter le moral! Cet après midi, on va se reposer à bord d'un bateau qui va nous emmener faire une balade sur le fjord Ultima Esperanza qui s'ouvre devant nous et on ira fouler du pied les Glaciers Balmaceda et Serrano... Marcher sur un glacier en Antarctique... voilà une expérience qui m'excite déjà!
Sylkill Posté(e) le 22 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 Ah la rando.... On sent bien la frustration de se prendre dans la tronche un truc plus ardu que prévu. Vaut mieux ça que faire la connerie qui se paye cher. Les paysages sont à la hauteur de la réputation :blush:
gwadazindien Posté(e) le 22 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 C'est clair une sacré randonnées, j'adore la photo avec la montagne qui se reflette dans le lac et plein d'autre !!!
cavalera Posté(e) le 22 Juillet 2013 Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 Combien d'heure d'ascension sont prévues en moyenne pour la totalité du parcours pour les Torres ?
Administrateur Commandatore Posté(e) le 22 Juillet 2013 Auteur Administrateur Signaler Posté(e) le 22 Juillet 2013 Selon l'endroit d'où tu pars, et selon ton niveau de marche, il faut compter entre 15 et 20h de marche environ. Donc une journée et demi environ.
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